2023 sera-t-elle l’année de la voiture électrique?

Les véhicules électriques (VE) sont, aujourd’hui, incontournables. Les temps changent, le mastodonte qu’est l’industrie automobile internationale se tourne finalement vers les voitures à batterie et le fait que les gouvernements rendent l’acquisition et la possession de ce type de véhicules plus abordables est un grand pas dans la bonne direction.

À quelques exceptions près, notamment les projets de biocarburants de Porsche et la pile à hydrogène de Toyota, la prochaine génération de voitures fonctionnera avec des batteries électriques. Reste à savoir à quelle vitesse la transition se fera et quelles seront les répercussions sur notre planète. Car il ne suffit pas de ne pas émettre de gaz d’échappement pour être un véhicule respectueux de l’environnement.

Véhicules électriques au Canada

Les ventes de véhicules électriques ont augmenté de près de 60 % en 2021 pour atteindre un total d’environ 86 000 véhicules, dont des petites voitures, des voitures de luxe, des voitures de sport et des VUS à traction intégrale, contre 54 000 l’année précédente. Cette tendance s’est poursuivie au cours du premier semestre de 2022, les ventes de véhicules électriques bénéficiant d’une remise ayant encore augmenté de 11 %.

Parmi les véhicules les plus vendus, on compte la Volkswagen ID.4, la Chevrolet Bolt, le Hyundai Kona électrique et la funky Hyundai Ioniq 5. Cela n’est pas surprenant si on considère que, selon Clean Energy Canada, le coût de possession d’un VE est nettement inférieur à celui d’un véhicule équivalent à essence. Ils ont calculé que, sur une période de 8 ans, après avoir parcouru 20 000 km par an, le coût de la version électrique s’élève à 49 700 $, contre 60 200 $ pour la version à essence. C’est pourquoi certains modèles, comme le Hyundai Kona, sont offerts en version électrique et en version à essence.

Programmes d’incitatifs gouvernementaux

Pour accélérer l’adoption des VE, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux offrent une série d’incitatifs et de programmes, comme la promesse du gouvernement fédéral d’installer une infrastructure de recharge dans tout le pays. Il propose également un rabais allant jusqu’à 5 000 $ pour une voiture à batterie dont le PDSF est inférieur à 55 000 $ ou un VUS, une camionnette ou une fourgonnette dont le prix ne dépasse pas 60 000 $.

Les gouvernements provinciaux offrent eux aussi des remises

Le programme Go Electric de la Colombie-Britannique peut offrir jusqu’à 4 000 $ pour les véhicules admissibles. L’Ontario verse 1 000 $ de plus, tandis que le Québec offre jusqu’à 8 000 $ de rabais pour les véhicules de moins de 60 000 $. Les provinces maritimes bénéficient également de généreuses remises : jusqu’à 5 000 $ au Nouveau-Brunswick, 3 000 $ en Nouvelle-Écosse et 5 000 $ à l’Île-du-Prince-Édouard, où l'on offre aussi gratuitement un chargeur domestique de niveau 2.

Pour le moment, l’infrastructure de recharge limitée ralentit l’adoption des VE au Canada. Il est encore difficile de faire de longs déplacements en véhicule électrique dans notre vaste pays, car il n’y a pas assez de points de recharge. Cela dit, la roue tourne : les recherches de véhicules électriques sur Kijiji Autos ont plus que doublé entre le deuxième trimestre de 2021 et celui de 2022, et les pistes de vente de véhicules électriques ont augmenté de 194 %.

Les constructeurs automobiles participent à l’effort du Canada en faveur d’un avenir électrique. Honda, GM, Ford et Stellantis (société mère de Fiat, Chrysler et de nombreuses autres marques) ont tous promis des milliards de dollars pour orienter leurs activités canadiennes vers la production de batteries et de véhicules électriques.

Les nouveaux venus Rivian et VinFast devraient commencer à livrer des véhicules au Canada vers la fin de 2022, offrant ainsi une plus grande variété de camionnettes et de VUS électriques. On estime que les VE devraient représenter près de 16 % des immatriculations de véhicules neufs d’ici la fin de 2026.

Véhicules électriques et durabilité

Si le coût de possession d’un véhicule électrique peut être inférieur à celui d’une voiture à moteur thermique, l’impact environnemental n’est pas aussi différent qu’on le pense. Le respect de l’environnement est la pierre angulaire de l’image de la voiture électrique, mais il est important de se demander d’où vient l’énergie, comment le véhicule est alimenté et quelles sont les répercussions sur notre planète.

Comme pour toute industrie, la production de voitures électriques utilise des matières premières et génère de la pollution. L’extraction du lithium pour les batteries n’est pas un processus entièrement propre, ni la fabrication de l’acier à partir duquel chaque voiture est construite. La source de l’électricité qui alimente toutes ces batteries est tout aussi importante.

On ne gagne rien à brûler du charbon pour produire de l’énergie pour recharger les voitures vertes, mais si une plus grande partie de l’électricité provient de sources renouvelables, on peut vraiment avancer.

Le Canada est bien placé pour le faire, puisqu’environ 60 % de son électricité provient de sources hydroélectriques, 15 % du nucléaire, 11 % du gaz naturel et 7 % du charbon. En revanche, les États-Unis ne produisent que 11 % de leur électricité à partir de sources renouvelables.

Qu’est-ce qui affecte la viabilité environnementale des VE?

Sans tenir compte de la production d’énergie, il existe quelques facteurs que vous pouvez contrôler lors de l’achat d’un nouveau véhicule électrique si vous voulez être aussi respectueux de la planète que possible.

Masse du véhicule

Les véhicules plus volumineux et plus pesants nécessitent plus d’énergie pour se déplacer. En ce moment, les multisegments et les VUS sont très populaires, mais si vous voulez vraiment améliorer la durabilité, vous pourriez envisager une voiture électrique compacte, qui génère moins de traînées aérodynamiques. De toute façon, un multisegment n’est souvent qu’un modèle à hayon plus haut. Vous pourriez ainsi avoir essentiellement le même véhicule, mais avec une plus grande autonomie et une conduite plus agréable.

Conditions d’utilisation

La conduite en ville et dans les embouteillages peut nuire à l’efficacité, car c’est lorsqu’il se met en mouvement à partir de l’arrêt que votre moteur travaille le plus fort. Une fois en route, le maintien de la vitesse ne demande qu’une fraction de cette énergie. Si vous pouvez planifier vos déplacements pour éviter la circulation, vous pourriez aller beaucoup plus loin avec une charge.

Toute opération à grande échelle a un coût environnemental. Bien qu’ils ne soient pas aussi écologiques qu’on nous l’a fait croire, les VE utilisent plus efficacement l’énergie qu’ils consomment par rapport aux véhicules à moteur thermique. Que ce soit à cause des remises ou pour leur aspect développement durable, les véhicules électriques deviendront de plus en plus omniprésents dans les années à venir.

Une fois que l’infrastructure de recharge au Canada aura rattrapé son retard, les choses vont vraiment décoller. Il le faudra bien, car après 2035, il ne se vendra plus de voitures à moteur thermique.

Les 12 prochains mois verront probablement les ventes de VE augmenter une fois de plus, mais les véhicules à moteur thermique roulent encore.

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James Walker est un rédacteur spécialisé dans l’univers de l’automobile. Qu’elles soient faites pour la vitesse ou non, anciennes ou dernier cri, extravagantes ou plus modestes ; tant qu’elles sont montées sur roues, ce passionné de voitures se fera un plaisir de vous raconter leur histoire.